Samedi 8 Octobre 2022. Nous sommes 3 : Paul, Marc et Fabienne.
C'est en début de semaine que Paul a lancé cette belle proposition : "Garde-Cavale" !
Il a bien fallu quelques jours pour l'organisation. Des soucis de voitures, Marc qui fait un grand détour pour me covoiturer, et Yann qui est porté pâle le matin même.
9h, au parking du Garde au-dessus de la Feclaz.
On trouve vite Paul, déjà sur place.
On échange des regards avec un autre groupe. Je ne les connais pas mais on dirait bien ... des spéléos ! On est sur un bon spot, pas de doute. Paul les connais, c'est un groupe du ASAR, d'Aix-les-Bains. Eux, ils partent pour Perrin-Cavale. Peut-être les croisera-t-on sur la 2eme partie ?
Présentation de l'équipe :
Paul, qu'on ne présente plus. Plus proche de l'obtention de son DE que jamais !
Marc, déjà rencontré à la grotte de Pincherin. Gardien du moral des troupes, il commence fort avec de délicieux croissants. Il est bien équipé sauf pour les pieds. On va avoir les pieds mouillés, alors s'ensuit un essayage de pompes / chaussettes/ chaussons néoprène pour chercher la meilleure solution. Il part avec des chaussures de montagne --> la leçon du jour est que, sous terre, les chaussures de montagne se transforment en patinettes. Plus jamais ça.
Fabienne, qui vient de faire monter son compteur à sorties d'un coup en septembre, est partiellement équipée (dont bottes + chaussons néoprène) mais se rend compte que son descendeur d'occasion ... est bon à réformer. Au secours Paul !
Point météo : la semaine a été très sèche, mais ce samedi est pluvieux. Nous sommes un peu sur nos gardes.
Après une courte balade sur un joli chemin couleurs d'automne, nous arrivons à l'entrée du puit. Un plaque commémorative montre que l'époque des explorateurs n'était pas sans risques.
Il est environ 10h.
On descend dans cle trou du Garde, et dès le début c'est BEAU !
On commence par des séries de ressauts et de petits puits. On début des actinobactéries nous accompagnent, mais ce sera de courte durée. Paul trouve des traces de chauves-souis. Il ne fait pas froid (avec mes 4 couches, c'est peut-être subjectif), et on est au sec.
Puis on arrive dans le torrent de Réthiède. Les pluies en surface sont récentes, et le Réthiède est facilement praticable. J'en profite pour garder les bottes au sec (erreur, voir plus loin). Le paysage a changé et c'est magnifique.
Toute la traversée est équipée, depuis le congrès de spéléo en Savoie cet été. Cordes, mains courantes (et parfois des pieds récents!!), et même des petites flèches réfléchissantes. On se croirait presque en rando en montagne. Il ne manquerait plus que des indications de temps ! En tout cas c'est grand luxe.
Après le Réthiède, notre point le plus bas, on sort de la pataugeoire à regrets, mais on nous promet d'autres actifs pour la suite. S'ensuit un passage au "sec", le Chiracahua.. Dès que le sec est plutôt glaiseux, ça devient hyper glissant pour Marc et ses chaussures à semelle rigide. Il glisse mais il tient bon et sortira même de l'aventure avec le sourire. Entre l'entrée dans le Chiracahua et sa sortie, mine de rien on remonte imperceptiblement, de ressaut en ressaut. Sans doute la partie la plus lente de notre progression. Vers la fin de cette partie, on s'arrête pour une pause casse-croûte / café (merci Paul !) / pâtes de fruits (merci Marc!). D'après le plan il reste encore une grande distance à parcourir, quelle durée reste-t-il ? On verra par la suite que ça devient plus roulant.
Retour dans l'eau : on remonte le Larcoutier. C'est déjà plus difficile de contourner les marmites. A refaire : c'est là que je sacrifierais le sec de mes bottes à la vitesse de passer tout droit. On y retourne ?
De nouveau du sec dans le Papagos
A un moment on entend des sons au loin. Hééééhoooooo ! Hééééhoooo répond l'écho. On rejoint les
4 spéléos du parking, trois gars et une fille d'Aix-les-Bains. Incroyable de faire une rencontre sous terre. C'est sympa en tous cas, et les deux groupes resteront souvent au contact.
On arrive dans la rivière de la Cavale. Souvent dans l'eau, parfois au-dessus, on perd la notion du temps. C'est souvent facile, mais il y a aussi quelques ressauts à remonter, et la fatigue commence à se faire sentir. Et puis vient un moment où il faut se mouiller jusqu'à mi-cuisse sans échappatoire. Alors on y va, et tant pis si les bottes ne se vident plus, et si l'eau ne veut pas ressortir par le pli des genoux de la combi.
La Cavale réserve encore de beaux spectables de roche, de grandes variations de couleurs, et des concrétions variées. Et plus on avance dans la Cavale, et plus l'avancée se fait aisée, la rivière s'élargit. Marc en profite pour une dernière photo (d'ailleurs, pour cette raison, il n'est sur aucune).
Quelques rampings plus tard, et deux remontées sur cordes, et on voit le bout de l'aventure.
Paul prête ses cordes de sortie à nos collègues du ASAR, qui sont passés derrière.
On les attend dehors, et on est bien. Il est environ 18h.
15minutes plus tard, il pleut, il fait frais et on est moins bien tout-à-coup !
Et c'est à 7 que nous rejoignons les voitures, et nous déséquipons en essayant de ne pas en mettre partout – de la boue de la traversée et surtout de la glaise du parking.
Finalement c'était une journée idéale pour de la spéléo : le soleil ne brillait pas dehors, et l'eau n'avait pas encore envahi le monde souterrain.
Marc parcours les mêmes kilomètres en sens inverse pour déposer Fabienne, à charge de revanche !
Et si on refaisait le parcours ? En moins de temps (passer tout droit dans les rivières), mieux chaussés, et en ayant déjà le parcours en tête ? Chiche!