Le Queyras, du rêve, au mythe, à la réalité
Le 29.03.2023, par JeanlucL, 1 commentaire - Sortie liée : « Sejour en Queyras »
Ce séjour, annulé il y a un an faute d'enneigement suffisant, est rapidement passé du rêve au mythe tant nous étions peu confiants face au faible enneigement de cette année et face aux trop nombreux désistements...
Fort heureusement, nos prières à Jean-Michel Dieu de la neige ont été exaucées et un retour d'Est inespéré est venu poser 40cm de poudreuse, 3 jours avant notre arrivée, nous faisant directement passer du mythe à la réalité fantasmée de la poudreuse entre les mélèzes !
Jour 1 : L'Eypiol (2550m)
Après un départ "8h pétantes" d'Albertville, et un arrêt croissants/café, il est midi et nous voilà prêts à chausser les skis au hameau du Roux, pour notre première course : L'Eypiol et ses 850mD+
La montée ne se laissera pas si facilement dompter, la neige ayant une fâcheuse tendance à botter... La technique de l'indifférence de notre Loutre montrera quand même ses limites...
Mais la récompense est là : nous faisons nos premières traces et premiers virages dans une poudreuse de cinéma ! Le premier qui tombe paye sa tournée, et ce sera donc celle de notre Sanglier délicat lors du légendaire et non moins traditionnel pépite / râteau au bistro d'Abries
Jour 2 : sommet de Querlaye (2828m) avec option PGHM
Première course du Corbeau, avec un départ du gîte, on délaisse le KV pour faire la montée par le GR, avec une belle traversée des mélèzes avant de remonter les prés de la lauze pour un pique-nique sous le sommet, sommet qui sera ensuite vaincu à pied par quelques uns pour cocher les 1400m de dénivelé. La première partie de la descente est digne d'un compte de fée, avec virages serrés et des traces immortalisées. Mais une petite faute de pied viendra terminer de manière prématurée ce rêve éveillé... L'appel au 112 est indispensable et le salut viendra du PGHM avec son Choucas 05.
On entonnera même un début de marseillaise pour ce pays si souvent critiqué et décrié mais qui finalement sait repondre présent quand seulement 28 minutes suffiront entre l'appel et la prise en charge
Bilan : fracture trimaleolaire de la cheville et 4 semaines de plâtre pour notre Colibri qui gagnera son qualificatif de boiteux
Jour 3 : la gardiole (2621m)
Deuxième course du Corbeau, en équipe réduite, pour aller chercher les pentes Nord / Nord-Ouest sur les conseils de Cyrille de l'Ancolie. Et c'est sur un faux départ que l'on déterminera la tournée du soir : la Loutre se souviendra que les peaux, c'est pas que pour faire beau !
La montée ne sera pas totalement apaisée et Corbeau en rendra presque son tablier.
Les crêtes n'étant pas très au goût du Koala, on fera une descente et une remontée pour aller chercher les belles pentes enneigées et faire nos virages mérités. Puis retour par la barotiere, les skis aux pieds et vu l'enneigement de la montée, c'était plutôt inespéré.
Jour 4 : pic de segure (2990m)
La Belette prend la tête et nous guidera à son rythme à travers les bois. Le Pangolin, à l'intestin incertain, préférera renoncer et rentrer au terrier après seulement 500m de dénivelé. Le vent s'étant levé, la Belette devra même tracer les dernières pentes enneigées pour arriver sous le sommet.
Sans crampons et sans piolet, on renoncera à faire les 30 derniers mètres et après un petit sandwich à l'abri du vent, on attaquera une belle redescente jusqu'au chemin en bord de torrent pour nous ramener à Ristolas.
Pour finir sa journée, le Corbeau se lancera dans un test de demi KV pendant que le reste de l'équipe prendra sa première tournée.
Jour 5 : col de la lauze (2593m)
Ce coup là, c'est le Koala qui nous montre la voie. Météo mitigée, on se dirige donc vers le col de la lauze pour profiter des mélèzes délaissés il y a deux jours... Avec en apogée, un petit retour par le torrent de la combette : "venez, elle est excellente" nous dira le koala enjoué ! Plus convaincu par son engouement que par la qualité de la neige, nous nous laissons emporter à bartasser pour retrouver la piste de fond et rentrer tranquillement. Sans pique nique, et la faim au ventre, nous arrivons chez Lou Goustaroun pour une fondue aux cèpes bien méritée
Jour 6 : pointe des Sagnes Longues (3032m)
Pour la dernière randonnée, notre Sanglier en pleine déconnexion choisit de terminer en beauté avec la volonté de cocher un 3000 uniquement à la carte et à la boussole mais c'était sans compter sur la trace déjà réalisée. La pluie de la nuit aura posé quelques centimètres de neige fraîche qui feront tout notre bonheur sur le haut de la descente. Pour le bas, ce sera une toute autre histoire. Mais comme elle sera très rapidement avalée, on n'aura pas le temps de s'en préoccuper...
On se souviendra des mélèzes et des virages, de la poudreuse de cinéma, des repas de l'ancolie bleue, de la foccacia, de la cordiste, des bières et des bretzels, des plus de 7000mD+ et on gardera quelques anecdotes :
"des fats de 94"
"82 kilos de finesse"
"tout le monde est là, on y va ?!"
"j'ai jamais vu autant de monde dans le Queyras !"
"mais t'as un problème avec l'humour ou quoi ?"
Belette Enthousiaste, Colibri Boiteux, Corbeau Alpha, Koala Ronfleur, Loutre Hirsute, Pangolin Taiseux, Sanglier Délicat
Ou encore : Caroline, Evelyne, Jean-Luc x2, Loïc, Nicolas et Rémy
Texte et photos de Nicolas Tirel.