Raid en Haute Mauriennne du 24 au 26 avril 2017 : groupe espoir ski alpinisme
C'est ce lundi 24 avril que nous prîmes de bon matin le fourgon pour rejoindre le départ de Bonneval pour un raid de 4 jours à travers la France et l'Italie.
Après un étonnement général concernant mon sac (trop petit semble-t-il), nous attaquons droit dans le pentu la station de Bonneval où nous avons aperçu l'équipe réalisant le record de l'Albaron, normalement sommet du 4ème jour.
Après une traverse du futur et quelque 900 mètres de dénivelé, nous arrivons au refuge des Evettes où nous nous allégeons pour continuer sur la pointe Franceschetti où le vent nous attendait pour nous prévenir que le raid serait rempli d'imprévus, d'ailleurs Laetitia avait déjà bloqué sa fixation au refuge.
Après une descente correcte, nous nous sommes accordés une pause sieste au refuge suivie d'une partie de carte pour célébrer cette première journée où le beau temps ne nous a pas trahi et où le dénivelé nous permettait d'être fiers (1800 mètres).
La nuit commença par de la philo pour tous à l'étage du bas (Esteban, Julie, Nina et moi) et par du sport en haut (Hugo,Théo et Bastien).
Le lendemain, le beau temps prévu seulement le matin était présent. Nous nous sommes donc dépêchés de faire le plat qui nous séparait du glacier pour passer par la selle d'Albéron. Nous sortîmes les cordes pour plus de style, et de sécurité bien sûr.
En arrivant en haut de la selle, la météo nous a rappelé les prévisions de brouillard pour l'après-midi.
Après une descente mouvementée, nous remettons les peaux dans le brouillard qui chauffe les esprits et les corps, puis nous arrivons au refuge Gastaldi vers les 11h. Nous devions savoir grâce au gardien si nous sautions une étape à cause d'un trop plein de neige le lendemain. Sa prévision étant rassurante, un choix s'impose pour le groupe : ressortir pour refaire 400 mètres en repérage du lendemain ou une belote d'une durée non estimée. Notre choix fait, j'appris à Esteban à jouer à la belote, je me rendis donc compte du niveau de Dan Ciferman lorsqu'il reprit mon apprentissage précaire de la logique du jeu à son fils. S'en est suivie une sorte de rattrapage du temps perdu contre Nina et Julie car nous avons bien gagné 9 fois de suite, révélant l'émulation du groupe pour ce jeu du futur auquel on jouait déjà il y a longtemps.
Nous avons effectué quelques aller-retour de la source d'eau au refuge avec le gardien pour le bien collectif, notion qui prit tout son sens lorsque nous fûmes remerciés par le gardien qui nous offrit à tous du chocolat chaud d'un goût parfait. Après l'arrivée des courageux et l'intervention de Simon, guide d'un autre groupe qui nous suivait en décalé de quelque heures, un tournoi se mit en place. Il dura bien 2 heures. Le repas italien suivit, puis une partie de carte collective. Un début de nuit mouvementé par le vent qui faisait claquer quelque chose dans la chambre : c'était terrifiant.
Le troisième jour s'annonçait le plus court de tous, mais lorsque nous atteignîmes le col d'Arnes puis la pointe Marie, là, le mauvais temps nous coucha littéralement sur le sol. Après la transition en mode descente, la Maurienne nous offrit cependant son meilleur jour de l'année 2017. Ce qui nous permit de remettre une couche au 500 mètres de brouillard, avec 1000 mètres de plus et une neige très clairement utopique, en-dessous de la pointe de l'Albéron. Ce fut tout bonnement excellent. En arrivant au refuge, après une petite marche dans les cailloux-neige-boue autour de ce dernier, nous avons distribué les lits, effectué une petite sieste pour nous, puis repris les tournois autour de verres de capuccino - industriel certes mais excellent - apporté par Théo. Une nuit parfaite ce soir-là !.
C'est le denier jour que notre Mauriennais Bastien crut qu'en mangeant des croissants il pourrait tenir la tête les 1000 premiers mètres. C'est pourquoi notre Tarin, Théo, en profitant de cette faiblesse se moqua ouvertement, avec notre aide bien sûr, de la machine usée que nous avions devant nous. Après s'être répété qu'il était solide, le Mauriennais reprit le contrôle de son estomac, puis de ses jambes et revint tracer en compagnie de l'avant du groupe
. Nous avons donc compris que son malaise était dû à sa qualification de la veille pour une partie de belotte coinchée avec un autre groupe. C'était donc cette représentation du caf qui l'avait tant travaillé, heureusement qu'il avait gagné !
Le col à côté de l'Albaron franchi, nous décidâmes de profiter de l'éclaircie pour rejoindre la voiture à travers le glacier, puis les pistes. Nous avons été rappelés par la montagne quand la chaussure de Laetitia ne permit pas à son genou de finir en beauté, et démoralisa le groupe sur toute la fin de la descente.
Nous remercions Olivier qui nous guida dans le brouillard et prodigua me concernant de bons conseils à la belote, comme quoi guidos mène à tout.
Nous admirons la solidité du groupe et son endurance sur ses quatre jours.
Nous remercions Dame Nature de cette météo non représentative de la Maurienne (beau temps) et de la neige parfaite.
Nous avons fait plus de 6000 mètres de dénivelé, mais nous savons que ce n'est pas la quantité de mètres du raid qui compte – quoique 6000!- mais la qualité des paysages que celui-ci nous permet d'admirer.
Nous souhaitons à Laetitia un bon rétablissement.
Merci a tous pour ce super raid : Hugo, Théo, Bastien, Nina, Julie, Esteban, Alice, Laetitia, Olivier et Dan.
David