Dimanche pluvieux, un temps à rester sous la couette. Pourtant une douzaine de personnes se préparent à passer la journée dehors, enfin presque.
Venant d’itinéraires différents, le groupe s’est retrouvé au cœur des Bauges, près d’Allèves. Après s’être réparti le matériel en plus des affaires perso, le groupe a pu monter à travers champs vers le porche des Eaux Mortes, qui ne l’étaient pas tant, pour faire une initiation aux techniques de cordes et aux maniement du matériel de spéléo. Le porche est une sorte d’énorme entrée de caverne, du fond duquel l’eau n’est censé sortir bruyamment qu’en période de crue ; le reste du temps il porte bien son nom.
Le bruit du courant qui résonnait était quelque peu assourdissant, mais pas assez pour décourager les spéléologues en herbe, qui ont pu voir ou revoir la technique du descendeur (spécifique spéléo), l’utilisation des longes, de la poignée Jumar et de la pédale,du descendeur ou encore du «croll». Plusieurs petits parcours étaient possible, un facile, un autre plus impressionnant et un suivant un peu perché.
Le premier, pour appliquer la théorie, consistait en une petite montée contre la roche luisante, un passage à plat puis une descente en rappel contre la roche également, pour appliquer les techniques de sécurité, ainsi que le passage d’un fractionnement, ou la présence d’un nœud ou d’un relais en descente.
Le plus gros était agrémenté d’une douche pendant une traversée sur du rocher glaiseux au-dessus du vide, (génial !) après être monté par le même chemin, ce qui nous donnait accès à un tunnel débouchant sur un puit ouvert vers le ciel et le vide. Ici l’un des encadrants attendait pour nous regarder faire nos manips pour amorcer la descente, d’abord dans le puits jusqu’au relais près d’un autre encadrant, d’où on passait dans le vide (le gaz ! ) après avoir fait encore d’autre manips. Belle descente de 20 m environ dans cette grotte immense !
On pouvait encore aller au sommet de la caverne par une autre corde, presque en cochon pendu, jusqu’à celles verticales qui nous permettait de faire une autre descente en rappel de même longueur.
Il y avait également un atelier au sol pour ceux qui voulaient vérifier leur mise en pratique de la théorie en sûreté avant d’aller s’accrocher à plusieurs mètres du sol.
Quand tout le monde fut passé sur les cordes et que les manipulations étaient acquises, que le faim commençait sûrement aussi à se faire sentir ( car oui c’est physique et fatiguant tout ça ! ), le groupe a pu tout replier, pour redescendre aux voitures poser le gros matériel, puis s’est dirigé vers la grotte de Bange juste à côté, accessible par une petite montée dans la forêt. Yann T. en a profité pour faire un mini cours de botanique, en nous montrant l’ail des ours, une autre plante comestible dont j’ai mangé le nom, ainsi que la chélidoine et nous a même appris la différence entre les feuilles du hêtre et du charme ( à vous de chercher …!). Arrivé en haut, l’humidité ambiante n’a empêché personne de manger, car même vers 15h la faim qui vous tient reste. Avec un peu de vin et en finissant par un café chaud, c’est encore meilleur. Nos encadrants en ont profité pour enrichir nos connaissances en géologie.
Pour finir, petite excursion dans ladite grotte, pour se rappeler qu’à la base la spéléo c’est sous terre, avec lampe et combinaison jaune poussin très ajustées (ou pas), les deux pieds dans le ruissellement d’un cours d’eau qui finissait sa route…
Nulle part. Enfin si, dans un fond de grotte immergé dans des eaux turquoises qui se perdaient dans les profondeurs. Un fin fil d’Ariane courait contre les parois ou s’enfonçait dans l’eau pour sécuriser la progression des spéléos téméraires qui y plongent. Demi-tour, mais pour sortir, tout le monde ou presque est passé par l’étroiture finale de l’autre couloir de sortie, juste assez large pour s’y glisser à 4 pattes et encore. Sortie de terre à quelques pas des sacs, discussion sur le déroulement de la journée, pour dire aussi que la prochaine fois il faudra lier technique de corde et évolution sous terre, et retour aux voitures, pour rentrer se mettre au sec à la maison, et… retourner sous l’eau… d’une bonne douche !
Priscille G.