En dansant la Bessanèse.....
Le 21.09.2022, par EliseR, 2 commentaires - Sortie liée : « Tour de la Bessannese et Rocciamelone »
Valle di Lanzo, Val di Ala, Val di Viù, Val di Susa : vallées italiennes aves lesquelles nous partageons La Béssannèse et Rocciamelone, que nous avions envie de connaitre mieux
Bien nous en a pris, cet itinéraire de 6 jours en haute montagne est superbe pour qui aime la minéralité, l’isolement, les glaciers, les moraines mais aussi la recherche d itinéraire, les passages un peu délicats, raides et les fonds de vallées verdoyants.
Lieux à découvrir, à savourer tout comme les menus et l’accueil dei refugi italiani… antipasti, pasta, … birra alla spina…Un regalo !!
Et puis, Français...Savoyards... Italiens... Piemontais... nous sommes les mêmes, à vous de juger:
https://www.youtube.com/watch?v=a7jMCq3O120
https://www.youtube.com/watch?v=I2LPouHXvoo
Le compte rendu et les photos qui suivent sont une compilation des pensées de quelques participants. Chacun a fait de ce trek un moment de partage comme on les apprécie en montagne. A lire selon vos envies..
Texte de Bernard C: A tous, un simple souvenir de marcheur!
Valcenis -Lanslebourg, départ et arrivée de notre périple dans le Alpes Graies, nous voit sacs aux pieds, en sage attente, à l'arrêt du bus qui nous conduira à Bessans et au pied de la vallée d'Avérole. Fringants et curieux, la remontée du val est une formalité avec en perspective la traditionnelle bière salvatrice. Passons aimablement sur les prestations au refuge d'Avérole!
Départ sur les chapeaux de roue, en trois enjambées nous passons en revue la Bessanaise, les dents du Colerin, la pointe d'Andras et atteignons le pas du Colerin, porte d'entée du versant italien. Le couloir est raide, mais glissant le long de la corde de sécurité nous atterrissons facilement sur le glacier de Pian Gias. Un glacier noir ou plutôt une relique de glacier. On poursuit le jeu de piste entamé sur le versant Avérole, en scrutant les marques rouges et blanches sur les rochers qui balisent la direction à suivre.
La Nébia enveloppe cimes et parois. L'ambiance change, un monde ouaté amortit le bruit et fait silence, c'est somptueux ! Après moult divagations et traversées de ruisselets, voire ruisseaux tumultueux, nous remontons la pente finale vers Gastaldi. Une pluie inattendue, mais apaisante, amorce une soirée agréable.
La pancarte indique trois heures pour le refuge Cibrario sur le mur de Gastaldi. Une rigolade ? Nous verrons qu'il n'en est rien ! Tout de suite on remarque l'immense moraine latérale laissée par le glacier de Rochemelon, désormais retiré sur son Aventin et invisible. Le sentier franchi un gué puis s'évanouit dans une casse de pierres et exige une vigilance constante, d'autant que les marques de direction se repèrent difficilement. Un câble bienvenu aide la progression et permet de parvenir au col d'Arnas. Le sentier réapparait et dégringole sur le lago della rossa. Une halte restauratrice, une dernière montée et une descente un poil exigeante et Le refuge Cibrario s'annonce. Cibrario ou auberge d'altitude ? la seconde sans aucun doute. D'abord un divertissement sur la drop zone avec des acteurs cornés. Les bouquetins cabotinent ! Ensuite un repas cérémonieux, avec défilé de plats, service particulier assiette par assiette et enfin sortie des artistes de la cuisine déclenchant les applaudissements et les vivas des joyeux convives. Pour finir digestion garantie par l'usage d'une trappe et d'échelons métalliques pour aller dormir.
Le départ de Cibrario, à plat, échauffe à peine qu'il faut, nez collé à la pente, monter vers le colle Sulè où une cueillette de génépi improvisée recharge les batteries. La descente s'amorce dans un pierrier par un sentier en zigzag, se poursuit sur un plat sablonneux, se transforme en prairie fleurie piquetée de jalons d'orientation. Merci au futur trail d'Usseglio qui nous affranchit de toutes discussions ! Le sentier se faufile désormais, astucieusement le long d'un raide versant, coupe quelques ravines, se prélasse sur le peu de terrasses disponibles, se pare d'un câble, contourne le coin d'un éperon rocheux et arrive au refuge Tazzetti. Véritable nid d'aigle dominant la vallée d'Usseglio. Repas en petit comité pour le groupe sur deux tables séparées. Scission ? On prend nos aises simplement !
Aujourd'hui c'est le grand jour, point d'orgue du séjour. On gravit Rocciamelone 3538m.
On fait d'abord provision d'eau car le refuge suivant est en manque d'eau. On embraye, à froid, sur un sentier dès plus raide qui dénivelle bien, franchit une épine rocheuse, court sur une échine en plein ciel, grimpe par degré de terrasse en ressaut escarpé, se pose au col de la resta. Stoppe au glacier de Rocciamelone, lévite sur la glace, slalome de gouille en gouille, bartasse dans la rocaille et remonte l'arrête finale de Rocciamelone Au sommet une vierge et un abri refuge veillent sur les randonneurs et les vallées du Lanzo. Une longue traversée détritique, puis il Passo Novalèse ouvrent la descente, pas difficile, mais demandant de l'attention, sur le refuge Stellina. Refuge admirable, tenu par des bénévoles montant à dos d'homme l'eau nécessaire à la cuisine. Ambiance chaleureuse et discussions amicales avec nos hôtes italiens apportent la détente qui sied à une fin de voyage !
Aujourd'hui on rentre ! On enchaine balade cool sur route empierrée, vue sur le lac du mont Cenis, Chute du vieux, sentier en balcon, resto et descente à Lanslebourg par une piste de ski pour les acharnés, en auto pour les malins !
Gracie mille a tutti pour ce moment en montagne.
Texte de Marie Philippe B :
Un grand tour de la Bessanèse, dans une ambiance très minérale mais oh combien splendide sans lequel nous n’aurions pas connu les 2 derniers refuges dans l'ambiance sauvage du col Sulle au refuge Tazetti ,via le cirque des lacs Autaret et Le Rio Costan . Puis après un bon rafraîchissement au bord de la rivière et la visite d’un certain papillon, nous sommes remontés via les Rio Cavalla Nera et Bianca sur un sentier fraîchement balisé. Le lendemain, itinéraire superbe vers Rocciamelone et le refuge Stellina avec ses 3 gardiens bénévoles, merveilleux compères trop heureux d’être là haut sur la Testa del Carolei pour une semaine malgré le manque d’eau au refuge .
-les bouquetins attendent l’helico : "mais pour quoi faire ?"
-"Figuration pour la série H !????? Bah,pour faire un tour d'hélico, pardi!"
-"Vous en avez déjà vu beaucoup des bouquetins en hélico, vous?"
-"Pourquoi ce serait toujours des zhumains et des canettes de bière, et des tonnes de pasta"
Texte d'Anne M:
Chaque cliché peut s'interpréter comme un symbole existentiel, chacun à sa manière, chacun selon son ressenti, chacun selon son vécu . Et surtout selon son "à vivre" parce que partout la lumière si particulière des montagnes nous éclaire dans une voie possible, même si le cheminement est tortueux . ...on s accroche...
Texte de Luc B:
Que de montées et descentes, de blocs à traverser, de cordes fixes à saisir, de cairns à chercher, de glaciers à contourner pour cette ultime photo d’un bonheur sommital .Les bouquetins nous attendaient tous à la porte des refuges aussi accueillants et souriants que nos hôtes italiens qui eux enfournaient les plats pour nous délecter …
Texte de Catherine G :
Sainte chronicité
Nebia merci de ta compagnie
Protectrice des coups de chaud
Quel bonheur d enfiler sa doudoune en pensant aux gens d en bas, canicules
Un parcours au rythme des lacs cailloux, genoux, hiboux, pas de poux!
Beau beau à panser on fait un tour et on repart!
Texte de Fredéric C:
Les derniers mètres. Le sommet est visible et à quelques pas.
Plutôt que d'accélérer le rythme, je ralentis et savoure ce moment un peu comme la cerise sur le gâteau. Le mauvais temps, la fatigue, une blessure, l'horaire ou encore l'erreur d'itinéraire peuvent nous faire renoncer à atteindre le point culminant.
Aujourd'hui tout les ingrédients sont la pour arriver tous ensemble à Rocciamelone, après cinq jours d’itinérances, de partage, d'incertitude...
Alors, sans oublier la descente qui nous attend après le col de Novalèse, sur cette portion des derniers mètres, j ai la banane et je suis heureux de ce cadeau pour nous tous.
Texte de Jean-Claude M:
Après avoir laissé les voitures à Lanslebourg, nous avons pris un bus qui nous a emmené au-dessus de Bessans, au départ de notre treck. Après un arrêt pique-nique à l'ombre, nous avons poursuivi la montée au refuge d'Avérole. Accueil assez minimaliste.
Pour accéder à la crête frontière avec l'Italie, le chemin n'est pas très bien marqué et il faut bien observer cairns et (rares) balises pour ne pas s'égarer (dixit aussi les randonneurs qui y étaient passés la veille).
Comme on s'y attendait, la descente du couloir derrière le passage du Collerin était assez raide, en partie équipée de cordes et demandait de la vigilance pour ne pas faire dégringoler des pierres sur les copains qui sont dessous. Heureusement, nous étions seuls, comme nous le serons la plupart du temps.
C était vraiment un beau trek...et une belle équipe...