Dans le cadre du cycle grandes voies a été proposé pour la première fois un week-end avec comme point central, la mythique Pierra Menta, la pierre montée en franco-provençal. Nous étions six, Emilie, Elodie, Quentin, Pierre-Eric, Thierry et Hervé à nous lancer à l'assaut de l'emblématique monolithe dès le premier jour. Après un départ matinal, une marche d'approche d'environ deux heures et le contournement de la majestueuse pierre, une cordée, Pierre-Eric et Hervé, l'abordait par la "Berard-Rigotti" alors que las autres avaient pour ambition la "Dao-Domi" plus soutenu. Dès que l'on pose les mains sur le caillou, du poudingue, on se rend que la légende voulant que Gargantua en trébuchant sur les Aravis ait projeté la Pierre ne tient pas debout : les Aravis c'est du calcaire urgonien ! La "Berard-Rigotti" ne présente pas de difficulté majeure, mais offre une escalade agréable, plutôt "prisue" avec un équipenet raisonnable sauf en dernière longueur, avec un seul point mais c'était très facile. La "Dao-Domi" est un peu plus difficile car elle comporte quelques pas de 6a et une variante de sortie en 6b. Dans l'ensemble le rocher est très bon, mais attention cela reste des voies de types "montagne" et il ne faut pas négliger de testre les prises. L'ensemble des cordées a évolué en réversible. Toute l'équipe s'est retrouvée sur le fil du sommet.

Le lendemain après un acceueil chaleureux au refuge de la Balme, les trois cordées ont profité de la proximité avec le refuge pour tenter une voie de plus grande ampleur, "un petit coin de paradis" dans la cime de Gargan, un pari que le beau temps devait permettre de réaliser. L'approche se méritait, surtout quand il fallut aborder le névé persistant au pied du départ et enjamber la rimaye. En dépit de la promiscuité et de l'inconfort de cette "introduction", les trois cordées ont pu entamer cette longue journée. Les quatre premières longeurs n'ont pas posé de soucis, les difficultés étant concentrées dans les 5ème et 6ème longueurs, plus engagées du moins pour la première et moins "prisue" pour la seconde, un bon défi que tout le monde a relevé avec plus ou moins de sueur (même pas froide). Les grimpeurs étant de plus en plus agerries, tout le monde a goûté à la grimpe en tête et montré son aisance dans les "manips". Après une exploration infructueuse pour trouver le passage qui permettait de rejoindre le refude de Presset pous partîmes pour six rappels dans la gorge à droite de la voie, un peu fastidieux. ce fut donc une belle journée bien qu'un peu longue.