A l’initiative de la FFCAM, un colloque intitulé « Journée hydrogène pour les sites isolés de montagne » s’est tenu le 26 novembre dernier dans l’enceinte de l’Institut National de l’Energie Solaire (INES) situé près de Chambéry (Savoie).
Cette manifestation était organisée dans le cadre du projet de coopération transfrontalière « Eco innovation en altitude », projet financé par des fonds européens.
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La question de l’accès à l’énergie dans les sites isolés est très ancienne et en forte évolution. En quelques décennies nous sommes passés de la bougie (certains en gardent un souvenir nostalgique) aux solutions techniques les plus innovantes.
Dans le cadre de sa politique de rénovation de ses refuges, la question de l’autonomie énergétique des bâtiments est posée à la FFCAM avec plus d’acuité.
En effet, les normes sanitaires, les normes de sécurité, les habitudes sociales entrainent une sollicitation croissante vis-à-vis de solutions énergétiques fiables, de plus en plus massives tout en ayant une empreinte écologique la plus faible possible (énergie décarbonée).
Ces dernières années, le développement des énergies vertes (photovoltaïque, éolien, pico centrales, méthanisation…) ont permis de répondre à ces enjeux. Les équipements ont progressé dans leur efficacité, ils sont de plus en plus accessibles financièrement.
Cependant, si les solutions techniques se sont perfectionnées, le « maillon faible » de la chaîne de production réside dans la capacité de stockage de l’énergie produite. Souvent on constate une surproduction (pendant les périodes d’ensoleillement par exemple), des solutions de stockage insuffisantes pour répondre aux besoins de la nuit, aux périodes de mauvais temps, aux périodes hivernales. Une grande partie de l’énergie produite ne peut être stockée, elle est « gaspillée ».
Actuellement, la solution technique de stockage réside le plus souvent en un parc de batteries, l’autonomie étant lié au nombre de batteries installées. Cette solution n’est pas sans inconvénients : stock d’énergie limité au dimensionnement du parc de batteries (le plus souvent trois jours d’autonomie), encombrement, poids, décharge naturelle en quelques mois, difficultés à recycler les batteries obsolètes...
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L’industrie a développé une nouvelle technologie qui vient de passer de la phase d’expérimentation à une phase de commercialisation : le stockage de l’énergie grâce à l‘hydrogène.
L’hydrogène est produit à partir de l’électrolyse de l’eau. Nécessitant très peu d’eau, cela constitue une ressource quasi inépuisable qui peut être produite partout (pas de transport).
Le processus est connu depuis longtemps (souvenons nous de nos travaux pratiques à l’école), la première électrolyse de l’eau a été réalisée en 1800 par deux chimistes britanniques.
Il suit les étapes suivantes :
Processus de stockage
- Electrolyse de l’eau à partir d’une source électrique (excédent de production de panneaux solaires ou autre énergie verte…).
- Production (à partir d’un catalyseur) de l’hydrogène et stockage en bonbonnes sous pression ou dans des cylindres chargés de sulfures métalliques qui jouent un rôle « d’éponge » (basse pression). Ce stockage peut être très important (six mois de consommation), il ne subit pas de perte dans le temps (pas d’autodécharge), il prend peu de place.
Processus de déstockage
- Production d’électricité à partir du stock d’hydrogène via une pile à combustible. Ce nouveau processus est silencieux, il ne dégage que de l’eau, n’émet aucun gaz à effet de serre.
Le passage de la phase de recherche et d’expérimentation à la phase de commercialisation est très récent. Si le processus est à ce jour encore coûteux (produit de base à 50K€ mais pouvant faire l’objet de subventions), il est certain que les prix vont rapidement baisser et vont devenir accessibles. Soyons certain qu’une fois encore la FFCAM saura innover et sera un vecteur de développement de ces nouvelles technologies.
Denis PLAZE CNPM
Pour aller plus loin :
Electrolyse de l’eau : http://fr.wikipedia.org/wiki/%C3%89lectrolyse_de_l%27eau
La commercialisation du processus :