Samedi matin, ayant garé les voitures sur le parking du Planay (1660 m) Vallon de la Savine , commune de Bramans, nous bénéficions, grâce à la gentillesse des cousins de Janine, d’un transfert à la Chapelle Saint Barthélémy (2000m)dans le vallon d’Etache, le retour se faisant par le Vallon de la Savine!                                                                                                                                                                                                                                                                                                   Bonnet, gants, le froid pique un peu, et c’est parti pour la montée du splendide vallon d’Etache. Nous traversons un troupeau de vaches tarines avec un taureau au regard méfiant, puis c’est une ribambelle de chèvres chamoisées et deux patous qui nous font un brin de conduite!

Le sentier s’élève régulièrement dans l’alpage, le soleil aussi !

 

Nous atteignons une très belle moraine qui nous emmène jusqu’au Pas de la Coche (2968 m).

 

 

Pique nique et sieste en compagnie de jeunes bouquetins, et la vue sur le vallon d’Ambin.

La descente est agréable, en passant près du lac Noir, et nous arrivons au refuge d’Ambin (2270m). Accueil chaleureux du gardien.

Le 2^e jour nous empruntons une partie du sentier de la veille et bifurquons en direction du Lac d’Ambin. 

 

Le minéral et la prairie alternent par paliers avec un passage un peu étroit mais sécurisé.

 

 

 La découverte du lac aux variations de couleur est un régal pour les yeux et nous encourage pour grimper un couloir très raide et caillouteux. Tout le monde s’en sort avec brio.

 

Un dernier coup d’œil sur ce superbe lac!

Nous continuons par une succession de petites montées et de petites descentes en direction du col d’Ambin (2889 m) et du bivouac Walter Blais. Nous mettons le pied en Italie, sous la brune qui vagabonde et joue avec le soleil. Pique nique, échange avec des randonneurs italiens. La descente dans le couloir est très raide et mérite une bonne attention. Malgré cela nous avons le loisir d’observer un groupe de bouquetins se prélassant sur les rochers.Nous atteignons l’alpage et lors d’une pause, avons la surprise de voir évoluer une harde d’une vingtaine de biches et d’un gros cerf qui rejoignent la forêt de mélèzes un peu plus bas. Plus tard, à la tombée de la nuit, quelques uns d’entre nous iront écouter le brame.

Arrivée au refuge Levi-Molinari (1850m) situé au milieu d’un parc de mélèzes, rempli de nombreuses sculptures en bois (nains de jardin, saints..). Nous sommes dans la « Alta valle del Suza ». Des parties de baby-foot endiablées font service d’étirements et de défoulements réparateurs ! Convivialité, repas pantagruélique, petit vin italien, font la réussite de cette soirée.

Pour le 3^e jour, la brume de la veille s’est évaporée et a fait place à un ciel pur.

Nous partons le cœur léger, d’abord par un sentier dédié aux malvoyants, puis par une piste choisie par Janine et qui débouche sur le magnifique hameau « Grange della Valle » (toits en lauze, chapelle, bassins à l’ancienne).

Puis le sentier en balcon, serpente à travers les mélèzes et les pentes herbeuses.

Les couloirs d’avalanches et le chaos des pierres nous rappellent que l’hiver doit être très rude. La vue époustouflante sur les montagnes environnantes et la vallée de Suze est imprenable. 

En continuant en direction des « Quatro Denti di Chiomonte » tours rocheuses pittoresques, nous passons devant la sortie du « Trou de la Thullie », tunnel creusé au 16^e siècle par Colombano Romean, pour apporter l’eau aux villages en contre bas. L’eau y coule encore et nous verrons l’entrée sur l’autre versant.

Il n’y a pas de mots assez forts pour évoquer cette partie de l’étape, peut être la plus belle. 

Une fois le col franchi, de sentier muletier en petits raidillons, nous traversons le vallon Tiraculo

 et un alpage pour arriver au « Ricovero des Gias » et un cairn carré. 

 Le refuge Vaccarone (2770m) est tout proche, avec une belle terrasse pour une bière ou une limonade maison. Chacun vaque à ses occupations, montée au lac glaciaire d’Agnel avec bain pour certains !étirements, échanges avec les autres randonneurs et les gardiens.

Le diner copieux et de bonne qualité se termine par un gâteau roulé à la marmelade de myrtilles que tout le monde déguste dans un silence quasi religieux !

En ce matin radieux du 4^e jour, le spectacle de 8 bouquetins remontant tranquillement le vallon nous écarquille les yeux. Ils ont l’air de nous souhaiter un bon retour.

Nous entamons donc la descente par un passage raide et cablé, sorte d’entaille dans le rocher. Un peu d’adrénaline ! 

Qui se prend pour un jeune bouquetin?

Puis après avoir longé les lacs Clapier, nous montons à vue en direction du bivouac Clapier, un petit bijou  en pleine nature!

 La frontière se franchit près du beau et grand lac Savine (2243m) et nous ne manquons pas de nous photographier avec les éléphants d’Hannibal. La descente du vallon est sereine,

Une petite remontée en partie équipée de cordes, et c’est le pique nique au bord des lacs Perrins.

Après une petite sieste une longue descente sur les traces d’Hannibal, parmi les odeurs de pins et de framboisiers, nous ramène au parking où nous retrouvons les voitures. 

Retour à Albertville après avoir visité l’étonnante chapelle Saint Pierre d’Extravaches

Que dire de ces 4 jours, sinon qu’ils furent extraordinaires par : la richesse de ce beau circuit sans grosses difficultés, la météo très clémente, les sentiers improbables et surprenants, entretenus et balisés, une nature généreuse avec le spectacle toujours renouvelé de ses hôtes à quatre pattes ou à plumes (Tetras Lyre, perdrix, vautours), les tapis pourpres des myrtilliers, la profusion des lacs, torrents et cascades, le mélange du minéral et du végétal, la convivialité et la bonne humeur de tous ! Agnès C.